Le projet FOMEDEC prévoyait le remplacement de la flotte d'Alpha Jet de la base de Tours, utilisés pour la phase 3 des pilotes de chasse, qui passaient auparavant par la base de Salon de Provence sur Cirrus SR20/22 et Grob 120 en phase initiale, avant de rejoindre la base de Cognac et de voler sur Grob 120 (avant sur TB-30 Epsilon).
La base du pilotage d'un avion de chasse s’apprenait sur des Alpha Jet mis en service en 1979 et dont le coût de MCO s’élevait de plus en plus.
A présent, le Pilatus PC-21 a remplacer l'Alpha Jet. Les avions présentaient également l'inconvénient d'être relativement éloignés des standards des Dassault Rafale et Mirage 2000 en termes d'équipement.
Il s'agissait donc de doter l'Armée de l'Air d'un avion plus récent, plus performant, afin de fusionner les phases sur TB-30 Epsilon et Alpha Jet.
En effet, cette réforme du cursus de formation chasse induisait également une réforme de l'entraînement des pilotes, selon les conclusions du Livre blanc 2013.
Celui-ci prévoyait la constitution de deux "cercles" de pilotes, le premier étant destiné à entrer en premier sur un théâtre d'opérations - donc plus entraîné -, tandis que le second - une cinquantaine de pilotes - effectuera 140 de ses 180 heures de vol annuelles sur le successeur de l'Alpha Jet de Tours, le plus souvent en mission d'instruction.
Cette réorganisation devrait permettre d'économiser à court terme 7000 heures de vol sur avion de combat selon le CEMAA.
Le successeur de l'Alpha Jet de Tours est le Pilatus PC-21, motorisé par le moteur Pratt & Whitney Canada PT6. Le turbopropulseur de l'industriel suisse a les faveur de l'Armée de l'Air depuis quelques années, et ses bonnes performances répondent véritablement à nos besoins. Les échanges franco-suisses ont par ailleurs lieu de manière régulière, avec le passage de PC-21 sur des bases françaises ou l'envoi de pilotes sur les bases helvètes.
La commande compte un total de 25 machines livrées à ce jour.
A noter qu'aujourd'hui, la flotte d'appareils PC-21 de l'Armée de l'Air, en location vente auprès de la société F-Air 21 (filiale de Babcock), remplacent les Epsilon de l'Ecole de Pilotage de l'Armée de l'Air (EPAA)) de la Base de Cognac et les Alpha Jet de l'Ecole de Chasse (EAC) de la Base de Tours.
Les Alpha Jet de l'ETO de la Base de Cazaux sont toujours opérationnels pour la phase 4 de la formation des pilotes de chasse.
Sources textes, photo et liens : Le Journal de l'Aviation, Defens-Aero, Defense.gouvernement & Opex360
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Fomedec : une incontestable avancée
L’Armée de l’Air a initié il y a quelques années un programme ambitieux de modernisation de la formation des pilotes de chasse baptisé Fomedec, acronyme de Formation Modernisée et Entraînement Différencié pour les Équipages de Chasse. Après quelques retards au départ – le nom initial du projet était « Cognac 2016 » ! – le projet a été véritablement lancé avec la notification du contrat à la société Babcock Mission Critical Services France à la fin de l’année 2016, transféré à la société Cognac Formation Aéro depuis le 1er novembre 2018.
Le projet Fomedec a permis de fusionner les troisième et quatrième phases de formation des pilotes de chasse. Dorénavant, l’ensemble de la formation intermédiaire est effectué sur la base aérienne de Cognac, au sein de l’École de Pilotage de l’Armée de l’Air, sur des avions Pilatus PC-21 dont les derniers des 17 exemplaires ont été reçus en 2020. Ces appareils remplacent donc les 30 TB-30 Epsilon et les 25 Alphajet jusqu’à présent mis en œuvre sur deux sites.
La première promotion de stagiaires sur PC-21 a démarré sa formation théorique le 29 avril 2019 et les premiers retours des élèves sont très satisfaisants, tant en raison des moyens de simulation mis à leur disposition sur la base aérienne que de la modernité de l’appareil, qui permet de reproduire l’environnement d’un Rafale et son avionique.
Le programme est actuellement conçu pour assurer la formation annuelle de trente pilotes de l’Armée de l’Air, dix pilotes de la Marine Nationale et dix navigateurs, avec une large part de simulation. Par ailleurs, le coût de l’heure de vol d’un PC-21 étant bien moindre que celui d’un Alphajet (1 500 euros contre 7 800 euros), la mise en place de se projet permet de dégager des ressources pour d’autres financements.
Mentor : un approfondissement nécessaire (Mentor 1 & Mentor 2)
Le projet Mentor a vocation à achever la réforme de la formation des pilotes de chasse.
Sa première phase consisterait à substituer à la phase 4, qui se déroule actuellement sur Alpha-Jet à Cazaux, une phase complémentaire à Cognac. Une telle évolution suppose l’acquisition de huit PC-21 supplémentaires, déployés à Cognac, celle d’un simulateur complet supplémentaire et l’affectation d’un quatrième instructeur. Alors que la base aérienne de Cognac a déjà entrepris un vaste programme de travaux pour accompagner la montée en puissance de l’école de pilotage – le PLF 2020 prévoit d’ailleurs les financements pour la construction d’un bâtiment supplémentaire – il sera essentiel de veiller à ce que les ressources suffisantes soient prévues pour poursuivre cette évolution.
La seconde phase concernerait l’École de l’Air puisqu’il s’agira de réformer complètement la phase élémentaire, dès lors orientée autour de trois axes de formation au pilotage : l’acquisition des bases, la voltige, le vol en formation. Cette phase initiale s’étalerait à l’avenir sur 24 mois avec 275 heures de vol contre 33 mois et 315 heures de vol aujourd’hui. Sa mise en œuvre passerait par le remplacement des Cirrus par un autre appareil plus moderne équipé d’un turbopropulseur.
Lors de son déplacement à Salon-de-Provence, le rapporteur pour avis a constaté que la Base Aérienne 701 était déjà en « ordre de bataille » pour Mentor. Il a aussi pu mesurer l’ampleur des travaux à conduire : hébergement des futurs élèves ou encore rénovation de l’infrastructure aéroportuaire. À plus long terme, la réforme de la formation initiale sera aussi l’occasion de développer de nouveaux produits écologiques et plus économiques tels l’Euroglider, un planeur de nouvelle génération équipé de deux moteurs électriques à hélice rétractable permettant de supprimer la phase de remorquage.
Plus largement, la réforme de la formation initiale des pilotes de l’Armée de l’Air permettra de limiter le nombre d’emprises géographiques à deux sites principaux : Salon pour la formation initiale, puis Avord pour les pilotes de transport et Cognac pour les pilotes de chasse.
Cette formation rénovée permettra de réduire de près de moitié le coût de formation d’un pilote de chasse, celui-ci passant de près de 700 000 euros à environ 400 000 euros. Surtout, elle permettrait de réduire d’un an la formation à l’horizon 2025 et de mieux répondre aux besoins des forces, les jeunes équipages étant formés sur un équipement présentant une avionique proche de celle de l’avion d’arme qu’ils auront à mettre en œuvre.
Sources Assemblée
Nationale.fr - Tome VI Défense, préparation et emploi des forces : Air - n°2305 10/10/2019
Source © Armée de l'Air - Air Actualités n° 732 Août/septembre 2020
Système complet de formation au pilotage aérien pour les équipages de chasse F-AIR 21 (anciennement FOMEDEC)
Maintenance préventive et curative, entretien et suivi de la flotte
Grob 120 - Cirrus SR20/22 - CAP10 & Jodel D140 - Simulateurs FNPT-II